Paroles : Astres & Stries

 

Mirthe et Rémy Verneuil ont crée leur deuxième album avec “Astres & Stries”, sorti en 2021. Cette fois il s’agit d’un album à 11 titres, toutes des adaptations françaises de chansons des USA de jadis.

Toutes les adaptations des textes ont été faites par Rémy Verneuil.

Tous droits réservés.

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La Maison du Lever d’Soleil

- d’après The House of the Rising Sun -


Y’a une maison à New Orleans

qu’on nomme Lever d’Soleil 

et qui a détruit tant de pauvres filles

je suis, mon Dieu, l’une d’elles


Si j’avais écouté c’que ma mère m’disait

je s’rais dans mon foyer 

mais j’étais jeune et stupide, Seigneur

laissant un joueur me dépraver


Était couturière ma mère 

cousant ces nouveaux jeans

mon chéri était un joueur, mon Père !

là-bas à New Orleans


La seule chose dont un joueur a besoin

c’est une valise et une malle

et le seul moment qu’il est satisfait

c’est quand il boit pas mal 


Il distribue ses cartes et ses verres 

à raz bord il les remplit

et s’rendre d’une ville à l’autre, c’est ça

son seul plaisir dans la vie


Oh dites à ma petite sœur

de ne jamais faire pareil 

mais fuir cette maison à New Orleans

qu’on nomme Lever d’Soleil


Bien, j’ai déjà un pied dans le train

tandis qu’l’autre est sur le quai

je m’en retourne à New Orleans

porter chaîne et boulet


Oui je m’en retourne à New Orleans

Ma course elle s’enraye

et je m’en vais finir ma vie

sous ce Lever d’Soleil


Y’a une maison à New Orleans

qu’on nomme Lever d’Soleil 

et qui a détruit tant de pauvres filles

j’étais, mon Dieu, l’une d’elles

Sylve Ombrée

- d’après Shady Grove -


Sylve Ombrée, mon bel amour,  la Sylve que je connais ;

Sylve Ombrée, mon bel amour,  à la sylve ombrée je m’en vais.


La joue rouge comme la rose éclose   et l’œil marron velours,

t’es la tendre élue de mon cœur.   Reste tant qu’il fait jour.


Des pêches pendant tout l’été,  des pommes en automne.

Si je n’peux avoir celle que j’aime,  ça sera donc personne.


Sylve Ombrée...


J’ai été un petit enfant,  jouant dans le sable,

là, j’suis un grand beau garçon,  un homme, un véritable.


J’ai été un petit enfant,  j’la voulais coupante ma lame.

Là, j’suis un grand beau garçon  et je veux une vraie femme.


Sylve Ombrée…


J’aim’rais avoir un banjo,  fait de cordes d’or

et en jouant, de cette fille,  j’en ferais un accord.


J’aim’rais avoir aiguille et fil   fin et je la coudrais

cette jolie fille sur mes flancs  puis la route je prendrais.


Sylve Ombrée…


Certains viennent là pour danser,  certains viennent pour traîner

et d’autres pour jouer du violon,   moi, j’viens pour me marier.


Tourner autour de ses beaux yeux,  autour de cette pâqu’rette,

tourner autour de ses beaux yeux   me fait perdre la tête.


Sylve Ombrée…


Chaque soir quand je rentre, à ma femme,  j’essaie d’lui faire plaisir,

mais plus j’essaie et moins ça marche. Bon sang, j’me vois partir ! 


La prochaine fois que j’prends cette route,   ça n’s’ra pas sombre défaite,

la prochaine fois que j’prends cette route,  je m’arrête voir ma pâqu’rette!


Sylve Ombrée…

Sal’ temps (ne t’en reviens plus)

- d’apres Hard times (come again no more) -


Pause dans les plaisirs d’la vie et compte des nombreux pleurs

Quand on partage la peine du déchu.

Y’a un chant qui traîn’ra pour toujours dans nos oreilles :

Ah, sale temps, ne t’en reviens plus.


C’est le chant, le soupir du vanné.

Sale temps, sale temps, ne t’en reviens plus.

Tant de jours tu as traîné autour de ma baraque

Ah, sale temps, ne t’en reviens plus.


Quand on cherche liesse et beauté, musique légère et gaie,

y’a de frêles formes sombrant dans l’issue.

Bien que leur voix soit silence, leur air pressant dira:

Ah, sale temps, ne t’en reviens plus.


C’est le chant…


Y’a une pale vierge rompue qui lamine sa vie

aux beaux jours foutus et au cœur recru.

Bien qu’sa voix pourrait être joyeuse, elle soupire tout le temps :

Ah, sale temps, ne t’en reviens plus.


C’est le chant…


C’est un souffle qui flotte sur la vague troublée

C’est une plainte qui sur la côte est perçue

C’est un thrène qui est gémi autour de l’humble tombe

Ah, sale temps, ne t’en reviens plus.


C’est le chant…

Aurélie

- d’après Aura Lea -


Au printemps le merle perché, sur le saule verdi

Je l’ai entendu chanter, chanter Aurélie

Aurélie, Aurélie, fille aux cheveux d’or

Hirondelle dans l’air venait, toute avec toi l’aurore


Aurélie (Aurélie), fille aux cheveux d’or

Hirondelle dans l’air venait, toute avec toi l’aurore


De ton rougissement la rose, de tes mots les airs

Par tes yeux d’azur, brillant, le matin prend l’air

Aurélie, Aurélie, l’oiseau empourpré

Aucun chant comme en ce mai, n’a jamais chanté


Aurélie (Aurélie), fille aux…


Aurélie, l’oiseau fuit quand, du saule les cheveux

S’agitent l’hiver venu, dans l’air tempétueux

Mais quand je voix tes yeux bleus, s’en va la noirceur

Car pour moi, douce Aurélie, tu es l’aurore du cœur


Aurélie (Aurélie), fille aux…


Le soleil dans ton visage, quand le gui est vert

Embrasse les lèvres des roses, dans les neiges d’hiver

Aurélie, Aurélie, mon anneau d’or prends

Reviennent amour et lumière, hirondelle et printemps


Aurélie (Aurélie), fille aux…


Aurélie (Aurélie), fille aux…

Dague d’argent

- d’après Silver Dagger-


Faîtes attention, jeunes hommes et jeunes femmes, le temps qu’ce chant pour vous je chante,

d’un jeune av’nant je vais faire mention, qui courtisait une femme charmante. 


Quand ses parents vinrent à le savoir, s’en sont pris à lui jour et nuit ;

pour l’préserver d’une mésalliance, « C’est une pauv’ fille » qu’ils lui ont dit.


Cette pâle jeunette était bien gentille ; sachant la peine qu’il traversait,  

s’est éloignée, a quitté la ville, pour voir, plaisants, champs et bosquets.


Elle a erré près d’une rivière vive. Contre un arbre elle s’est adossée,

en soupirant : « Ne vais-je jamais jamais revoir mon bien-aimé? »


Elle a tiré une dague d’argent, a percé son sein couleur lait.

Toute vacillante elle a dit ces mots : « Amour, adieu ! Je pars en paix. »


Lui qui était là-bas dans la ville cette voix de femme a entendu.

Inquiet, tout comme, se mit à courir « Hélas, hélas, je suis perdu ! »


Mais quand il est  arrivé à elle, ces yeux noirs brillaient comme des astres,

disant : « Amour, viens me retrouver, où la joie et l’amour s’encastrent .»


Alors il a saisi l’arme sanglante en a percé son cœur moelleux.

« Que notre fin instruise atroc’ment ceux qui séparent les amoureux. »

Tu n’sais pas c’que j’pense

- d’après You don’t know my mind -


T’écoutes pas, t’écoutes pas ce que j’ai à dire

T’écoutes pas ce que j’ai à dire

Quand je brûle mes cahiers, photos, lettres et papiers

Est-ce pour m’réchauffer ou pour t’enfumer ?

Quand tu m’vois rigoler, c’est qu’je ris juste pour ne pas pleurer.


Tu n’sais pas, tu n’sais pas, tu n’sais pas c’que j’pense

Tu n’sais pas, tu n’sais pas c’que j’pense

Quand je vais picoler tous ces alcools frelatés

Est-ce pour m’réchauffer ou pour me soigner ?

Quand tu m’vois rigoler, c’est qu’je ris juste pour ne pas pleurer.


Tu n’sens pas, tu n’sens pas ce que je ressens

Tu n’sens pas ce que je ressens

Quand je tape comme une conne dans les murs les portes fermées

Est-ce pour m’réchauffer ou pour bricoler ?

Quand tu m’vois rigoler, c’est qu’je ris juste pour ne pas pleurer.


Tu n’piges pas, tu n’piges pas, tu n’piges pas qui j’suis

Tu n’piges pas, tu n’piges qui j’suis

Quand je m’en vais danser, et plus si affinité

Est-ce pour fricoter ou vraiment me réchauffer ?

Quand tu m’vois rigoler, c’est qu’je ris juste pour ne pas pleurer.


Tu vois bien, tu vois bien, que je ne t’aime plus

Tu vois bien que je ne t’aime plus

Quand toute dénudée je laisse la vague m’assaillir

Est-ce pour me décrasser ou me refroidir ?

Quand tu m’vois rigoler, c’est qu’je ris juste pour ne pas pleurer.

Sous les pins

- d’après In the pines -


Un sombre train est arrivé,

le plus long que j’aie jamais vu.

Déchargeant ses anciens esclaves

et, sous les fers, ses détenus.


Ma belle, ma belle, ne me mens pas,  

où as-tu passé la nuit ?

« Tout au loin, sous les pins, où le soleil ne brille plus,

frissonnante, dans le vent, sous la pluie


De l’âcre fumée grise a surgi

le plus beau que t’aies jamais vu.

Un type, la gueule pas mal noircie

conducteur endiablé, cet intrus.


Ma belle…


Comme un fou, à piocher, au fond de cette mine

la plus profonde qu’on ait jamais voulue

Et j’étouffe et je sue et je souffre assombri

de t’imaginer avec ce gars, toute émue.


Ma belle…


Adieu à vos amours et à leurs entrains

les plus forts que vous ayez connus.

Sa tête a roulé, tranchée, sur le rail,

son corps a disparu, tout est perdu.


Ma belle…


Merveilleuse île de là-bas

- d’après Beautiful Isle of Somewhere -


Là-bas le soleil s’étire,

Les oiseaux font leur ni-id.

Fais taire ton triste soupir ;

Tout va bien dans cette vie.


Là-bas, là-bas

Merveilleuse île de là-bas !

Contrée du vrai, là où l’on renaît

Merveilleuse île de là-bas !


Là-bas la charge est légère,

près d’une libre entré-e.

Là-bas pas de tâche à faire,

et la prime est allouée.


Là-bas, là-bas…


Là-bas le cœur est meilleur,

Là-bas les nuages se ra-angent.

Des jours s’allonge la lueur,

Là-bas atte-endent les anges.


Là-bas, là-bas…

Superbe rêveuse

- d’après Beautiful dreamer -


Superbe Rêveuse, vers moi reviens ;

t’attendent les étoiles, les gouttes de rosée.

Entendus le jour, les bruits malsains

ont tous disparu par la lune bercés.


Superbe Rêveuse, Reine de mes chants,

quand je te charme d’une mélodieuse voix

loin sont les soucis de tous les gens.

Superbe Rêveuse, éveille-toi à moi !

Superbe Rêveuse, éveille-toi à moi !


Superbe Rêveuse, au creux des flots,

les sirènes louent la sauvage Lorelei.

La brume naît de par le ruisseau,

elle qui au matin brillant s’égaye.


Superbe Rêveuse, luis sur mon cœur,

Comme fait sur mer et ruisseau le matin ;

alors les nuages de la tristesse meurent.

Superbe Rêveuse,  jusqu’à moi reviens !

Superbe Rêveuse,  jusqu’à moi reviens !

Quand t’es dans la dèche

- d’après Nobody knows you when you’re down and out -


Il fut un temps j’vivais comme une millionnaire
Je n’m’en souciais pas, et j’ai plus rien.
J’am’nais mes amis pour prendre du bon temps
en nous payant liqueur, champagne et vin.

Dès q’je fus à tomber au fond.
plus de bons amis, nulle part où dormir.
Mais si j’mettais encore la main sur un dollar,
j’attendrais venant de l’aigle un large sourire.

       Quand t’es dans la dèche on n’te connaît plus.
       Au fond d’ma poche, pas un copeck,
       et mes potes, il n’y en a plus.


Si jamais enfin je reprenais le dessus,
je retrouv’rais mes amis perdus. 
C’est très étrange, mais bien certain

Quand t’es dans la dèche, on n’te connaît plus.


       Quand t’es dans la dèche...


       Quand t’es dans la dèche on n’te connaît plus.
       C’est très étrange, mais bien certain
       Quand t’es dans la dèche, on n’te connaît plus.

       Eh non, on n’te connaît plus !

Minuit Exprèss

- d’après Midnight Special -


Je m’sens si bien, vraiment si bien! Plus rien n'me fait peur.

Je vais parcourir le monde, il n'y aura plus de douleur.

Où je vivrai, toutes mes peines s'éteindront, feu sous la pluie

et cesseront leurs morsures car enfin j'me suis enfui.


           Oui, le Minuit Exprèss, il m'a éclairé.

           Oui, du Minuit Exprèss, la lumière d'amour m'a éclairé.


Fini d'entendre cette fichue cloche chaque matin à la même heure.

Fini de voir cette même table avec, rancie, sa motte de beurre,

avec sa vieille poêle tiède, avec son schlass émoussé

dont vaut mieux pas s'plaindre pour ne pas s’faire engueuler.


Oui, le Minuit Exprèss…


Elle est venue, j'l'ai reconnue, ma chance, mon petit bonheur,

avec son ombrelle vaporeuse et sa belle robe à fleurs.

La longue et noire chevelure, l'allure fière qui fait grand bruit,

è'm'dit d'un gai sifflottage : "Viens croquer, d’la vie, le fruit".


Oui, le Minuit Exprèss…


Je m’sens si bien, vraiment si bien. Plus n’rien ne m'fait horreur.

Je peux jouer toute la journée des blues en do majeur

et regarder tout tranquille les trains batifoler

à mêler leurs fumées aux nuages car me voilà libéré.


Oui, le Minuit Exprèss…


Oui, le Minuit Exprèss…